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Loetitia Pillault
Loetitia Pillault
3 septembre 2010

Une rentrée Dourvach'ienne...

Pas de nouvelle toile en vue pour le moment mais je vous propose une escale chez un ami très cher , un homme "fée" qui decline son univers poétique en récits, dessins et photographies...un extra-terrestre hors mode , talentueux intègre et sincère. Voici son blog pour le découvrir ...

http://regardsfeeriques.canalblog.com/

Et notre entrevue feuilletonesque en plusieurs parties...

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Petite fille aux bras croisés (détail, 2010)

- Parle-nous de tes inspirations diverses , dans tous les domaines, de quoi se nourrit Dourvac’h ? Où écris-tu ? A quelle fréquence ? Tous les jours de façon régulière ou selon l’inspiration ?

Je crois que les lecteurs feraient mieux de s'en fiche un peu... Je me souviens d'une éditrice un peu ridicule qui me barbait en me racontant : "Oh oui mais Machine (nom prestigieux dont j'ignorais l'existence), elle écrit toute recroquevillée, vous savez, comme si elle tricotait les mots... "... J'étais poli : je faisais mine de m'intéresser "un peu" à ce genre de papotage... mais qu'est-ce qu'on s'en fiche !!! L'important c'est le RESULTAT, pas le nombre de feuilles ou de sachets de thé que je mettrai dans mon infusion d'avant écriture, la couleur de l'eau de mes bains de pieds, la bobine de l'auteur, ou la plastique de la belle écrivaine de 25 ans, ou  la pose de la mamie-écrivaine-tricotante... J'en ai marre de tous ces z-écrivains-Téléramuche qui nous bombardent avec leurs egos "forcément intéressants" et leurs photos portraits pleine-page sur papier glacé... de sinistres "pipôls" qui "se la jouent", et pour beaucoup producteurs d'oeuvres d'une banalité affligeante !!! Julien Gracq nous a toujours conseillé de ne juger que "sur pièces"... ( pas les poses  de l’auteur mais ses œuvres  !) Quelle sagesse en cet homme...

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Nuage-mère et enfant, Viviès (Ariège) (printemps 2010)

La littérature c’est le mystère… Ce qui est important est la force éventuelle ce qu’on a produit, pas la personne qui est derrière l’oeuvre… Quand le prétendu « sage » veut nous montrer la Lune, pourquoi nous acharner à vouloir regarder le doigt et le nombril du prétendu « sage »… ? Attachons-nous à ce qu’il ou elle produit, à son oeuvre, et c’est tout !!… elle nous intéressera ou non…Si elle nous intéresse vraiment, c’est que bien souvent cette oeuvre aura ce qu’on appelle encore « un style » (car on demande à chaque «écrivain » authentique d’avoir forgé SA langue originale, créé SON propre monde…). Ecrite avec STYLE, cette oeuvre existera pour de bon à nos yeux,  ou bien non…

Mais si cette œuvre nous semble interchangeable, du fait de paresse stylistique, je n’en vois personnellement pas l’intérêt en tant que lecteur… Pour cette raison, je ne lis JAMAIS des livres aussi paresseux que ceux d’Amélie Nothomb, Marie Darrieussecq, Yasmina Khadra, Michel Houellebecq, Christine Angot, Virginie Despentes,  Camille Laurens, etc.  (car la liste de nos paresseux « écrivants » nationaux est longue, pour moi…). La plupart de leurs ouvrages sont – de fait - rédigés si sommairement : dans une langue si plate, vulgaire… Plaie de tous ces livres emplis d’expressions-clichés ou de vulgarités faciles, saturés soit des préoccupations narcissiques de l’auteur, soit de sujets de « faits de société », et/ou de thèmes piochés dans l’ « air du temps »…  Leurs univers, les postures commerciales et le pénible exhibitionnisme de beaucoup de ces auteurs (s’articulant autour de leur personnage « de composition : pensons au chapeau-cloche et aux « mines » répétitives d’Amélie Nothomb ornant pesamment les couvertures de ses ouvrages…) et la médiocrité de leur style m’insupportent…

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Rosier à Viviès (Ariège) (2010)

Bon, je vais essayer d’être sérieux…

Le « processus de création » n'existe pas en tant que tel pour la plupart de nous qui écrivons... l'individu est une éponge : il s'imprègne d'images vécues, d'images rêvées, d'images nées de ses lectures, d'images cinématographiques, d'images picturales... Tout cela est une mise en condition permanente... Tout cela s'agrège presque seul... à nous de traduire en mots "évocateurs d'images" (confiance absolue en ce pouvoir d'évocation des mots nus) toutes ces images mentales qui s'ordonnent... à nous de nous "laisser" penser et ressentir et vivre ce que penseraient, ressentiraient et vivraient nos personnages s’ils vivaient pour de bon... pense à une mère qui n'aurait pas coupé le cordon avec ses enfants et serait ainsi capable de ressentir ce qu'ils vivent, en permanence... pas de meilleure image, peut-être... les personnages sont nos "manifestations" (sortes d'ectoplasmes de nature parapsychologique) ... les hypostases de Plotin  (sage du IIIème siècle après J-C qui vivait à Alexandrie).

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Commentaires
C
Dourvac'h, je n'aime pas quand tu craches tout ce mépris sur les écrivains qui ne font pas partie de ton Panthéon, on y sent tant de rancoeur, tant de haine que je ne reconnais plus mon doux ami "fé" en rose et bleu...
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B
Quelle osmose entre tes peintures et l'univers de Dourvac'h. Vous vivez tous les deux votre art sans aucune concession. j'attends la suite des interviews avec impatience. J'aime quand Dourvac'h dénonce les "pièges à blaireaux" !
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D
Et v'là qu' j'ai oublié - pour mon Panthéon personnel - le magicien Dino Buzzati parmi les grands poètes de la prose...<br /> <br /> Ah, et je vois qu'Oursonne aime bien quand ça dézingue... (rires) !
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L
19 épisodes, hein ? eh bien, nous n'allons pas nous ennuyer... rires...<br /> Oui, cher Dourvac'h, ça "dézingue" un peu d'entrée de jeu, mais pour qui te connait, ce n'est pas une surprise...<br /> <br /> La suite, Lélé, c'est pour bientôt ?<br /> <br /> Bises à tous les deux.
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D
Et j'oubliais... : MERCI !!! Et des bises...
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Loetitia Pillault
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